Sollicitation d’interprétateurs extérieurs pour le PFMG2025
Le modèle de convention cadre relative à la participation d’interprétateurs à l’activité des LBM-FMG est finalisé. Les GCS* des LBM-FMG (SeqOIA et AURAGEN) signeront une convention avec les établissements de santé, afin de solliciter les praticiens recensés par le PFMG2025 en fonction de leurs besoins.
L’interprétation des données de STHD est un enjeu majeur du PFMG2025.
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En été 2020, une enquête visant à recenser les interprétateurs pour chaque pré-indication a été largement diffusée sur le territoire. Les résultats ont été transmis aux LBM-FMG SeqOIA et AURAGEN, après avoir recueilli l’avis des porteurs de préindications et des sociétés savantes.
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En janvier 2021, un premier groupe de travail piloté par le Ministère de la santé (DGOS) a permis de définir les modalités de défraiement des interprétateurs. Le montant du défraiement a été calculé sur la base d’une médiane de temps passé : il est unique et fixé par dossier au coût d’une journée de CET d’un praticien hospitalier.
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En parallèle, un deuxième groupe de travail piloté par la DGOS a élaboré un modèle de convention permettant aux LBM-FMG SeqOIA et AURAGEN de solliciter des experts en dehors du périmètre des GCS. Le modèle de convention a été validé en mars 2021.
La convention est strictement restreinte aux examens de biologie médicale effectués dans le cadre du PFMG2025. Les LBM-FMG pourront ainsi solliciter des praticiens pour participer à leurs activités, en accord avec l’établissement de santé dont ils relèvent.
Les LBM-FMG SeqOIA et AURAGEN proposeront à cet effet des formations sur les outils d’interprétation et pourront octroyer l’habilitation aux experts formés.
Le référent désigné dans chaque établissement de santé contribuant aux activités du LBM-FMG sera l’interlocuteur privilégié avec le LBM-FMG.
*Groupement de Coopération Sanitaire, structure juridique des LBM-FMG SeqOIA et AURAGEN
DEFIDIAG : 821 trios inclus dans l’étude, soit 64% des inclusions, et premiers rendus de résultats
Les projets pilotes réalisés dans le cadre du Plan Français de Médecine Génomique (PFMG2025) visent à identifier et lever les verrous qui pourraient bloquer le déploiement d’un parcours de soin opérationnel et efficace.
La présence d’une déficience intellectuelle est l’une des raisons les plus fréquentes de recours à un bilan génétique médical. Elle est sous tendue par une grande hétérogénéité génétique correspondant à une myriade de maladies rares, qui complique l'identification de la cause chez un nouveau patient, première étape pour un suivi approprié et pour le conseil génétique.
Le projet pilote DEFIDIAG du PFGM2025 a pour hypothèse que le séquençage complet du génome pourrait permettre au moins un doublement du rendement du diagnostic moléculaire (de 30 à 60%) par rapport à la stratégie standard (ACPA, X-Fra, DI 44) et améliorer ainsi la prise en charge des patients atteints de déficience intellectuelle.
Son objectif :
Comparer le pourcentage de diagnostics moléculaires identifiés chez les patients déficients intellectuels* par une analyse de séquençage de génome (WGS) en trio (enfants et ses 2 parents) par rapport à la stratégie de référence française actuelle (ACPA, X-Fra, DI 44).
* Venant pour une première consultation de génétique et dont les échantillons d’ADN des parents sont disponibles.
Où en est l’essai DEFIDIAG ?
Grâce à l’implication forte des équipes participantes, 64% des inclusions ont été effectuées avec 821 familles inclues en 9 mois. Cela représente 2463 participants sur les 3825 attendus.
Côté séquençage, un peu plus de 1000 génomes ont été séquencés et préanalysés par le CNRGH dans le cadre du projet, l’analyse bioinformatique étant effectuée par les équipes de l’Institut Imagine. Les premiers rendus de résultats ont été effectués auprès des familles.
Pour permettre l’atteinte des objectifs d’ici l’automne, 3 nouveaux centres vont participer au projet et soutenir ainsi les inclusions : Angers, Grenoble et Reims.
Tous les généticiens, investigateurs, cliniciens, biologistes, informaticiens, spécialistes de recherche clinique et professionnels impliqués depuis 3 ans dans le projet DefiDiag ont été bouleversés de la mort brutale de leur collègue et ami, le professeur Thierry Frébourg. Ils lui dédient avec émotion ce projet qui lui tenait particulièrement à cœur, en hommage aux talents et qualités exceptionnels qu’il avait, là aussi, mis au service de ce grand programme national dont il était inspirateur et coordinateur.
MULTISARC : 94 patients inclus
Les projets pilotes réalisés dans le cadre du Plan Français de Médecine Génomique (PFMG2025) visent à identifier et lever les verrous qui pourraient bloquer le déploiement d’un parcours de soin opérationnel et efficace.
Les sarcomes des tissus mous (STM) représentent 1% des cancers de l’adulte et 15% des cancers de l’enfant. Malgré un traitement locorégional bien conduit, 40% des patients vont développer une rechute métastatique. Les options de traitement sont alors limitées et la médiane de survie chez ces patients reste faible (entre 12 et 18 mois), sans amélioration depuis les années 1970. Des travaux récents ont mis en évidence que la réalisation d’un séquençage génétique pouvait permettre de mettre en évidence une altération génomique actionnable chez près de 50% des patients atteints de STM.
L'essai MULTISARC, est un essai clinique multicentrique randomisé de médecine génomique personnalisée incluant des patients atteints de STM métastatiques. Le schéma de l’étude inclut un séquençage de l’exome et du transcriptome, afin de pouvoir proposer un accès à des molécules ciblées à chaque patient présentant une altération ou une signature d’expression actionnable.
L'essai MULTISARC a pour objectif principal d’évaluer la faisabilité du séquençage de l’exome et du transcriptome chez des patients atteints de STM avancés. La faisabilité est définie comme étant la proportion de participants pour lesquels les résultats de séquençage sont interprétables, discutés en RCP (réunion de concertation multidisciplinaire) et transmis à l’investigateur dans un délai de 7 semaines suivant la réception des échantillons.
Cet essai permettra également de déterminer si le choix des traitements guidé par le séquençage génomique est une stratégie qui améliore la survie des patients. Ainsi, grâce à un partenariat public-privé avec 4 industriels, 10 thérapies ciblées sont disponibles en monothérapie ou en combinaison dans le cadre de sous-essais de phase II, dont l’objectif est d’évaluer l’efficacité de la thérapie ciblée en terme de taux de non-progression à 6 mois. Les patients inclus dans le bras avec séquençage et pour lesquels il aura été mis en évidence une altération génomique ciblable par l’une des thérapies ciblées disponibles pourront en bénéficier. Les participants ayant été randomisés dans le bras sans séquençage pourront être inclus dans le bras avec séquençage après échec des traitements standards.
Grâce aux efforts de toutes les équipes impliquées depuis la mise en œuvre de l'étude en octobre 2019, 94 patients ont été randomisés dans les 14 centres ouverts aux inclusions, dont 47 patients sont randomisés dans le bras « avec séquençage ». Les échantillons de 43 patients ont été analysés. Parmi eux, 23 ont au moins une altération ciblable dans le cadre de l’essai, au sein desquels 6 d’entre eux ont terminé leur première ligne de traitement et ont donc ainsi pu être inclus par la suite dans un des sous-essais de phase II. Ci-après la courbe des inclusions et la répartition des centres ouverts (en rouge) ou des ouvertures prévues (en violet) montrant la couverture territoriale.
Article :
FMG2025 Workflow study group (Alliance nationale des sciences de la Vie et de la santé), et al. ; ESMO Open ; 2020